Un jour, j'ai écrit ça...

Un jour je me suis dit : "Oh ! j'écrirai bien un livre moi !".

Auteur: Ben

Depuis, j'ai rédigé un plan et écrit un prologue ... peut-être que mon livre restera à l'état de prologue ... alors dans le doute, j'ai décidé de partager avec vous mon embryon de livre (que j'avais provisoirement nommé:"la fille qui avait peur de vivre")... et puis qui sait... peut-être un jour je m'y remettrai !

Je vous le livre brut de brut, sans relecture, ni modification, c'est mon tout premier jet et vu que je déteste me relire, il est surement truffé de fautes (vous m'en excuserez) et parfois redondant ou plat (vous m'en excuserez aussi). Quoiqu'il en soit, bonne lecture !

"Tout le monde est habillé en noir et presque tout le monde pleure. Moi aussi je pleure mais c’est parce que maman n’a pas voulu que je mette mon joli costume de princesse. Normalement quand on va à des évènements spéciaux, elle veut bien que je le mette. Mais aujourd’hui non, j’ai bien senti que je devais pas insister, elle avait les yeux tout rouges parce que depuis quatre jours elle pleure tout le temps et puis elle m’a dit : «non, mon poussin, s’il te plait, pas aujourd’hui». Maman elle dit jamais s’il te plait quand elle veut pas que je fasse quelque chose...  alors si elle le dit c’est que ça doit être important. Du coup j’ai pleuré parce que je voulais être jolie, parce que ma cousine m’a dit qu’il y aurait plein de monde dans la grande église et que c’est important d’être élégante. En même temps, elle est toujours habillée avec un jeans et un pull, c’est pas très élégant alors que moi, je suis toujours en princesse. D’ailleurs c’est comme ça qu’il m’appelle mon papa; ma princesse. A la place de ma jolie robe mauve, je dois mettre la robe noire que mamie m’a achetée hier. Je l’aime pas du tout cette robe, elle gratte fort au cou et puis elle serre un peu au bras. Je suis pas élégante du tout, je ressemble à la sorcière dans Blanche Neige.
Ca fait longtemps que le monsieur en robe il parle, je comprends pas tout parce que j’écoute pas tout. Il faut dire qu’une église ça ressemble fort à la salle de bal d’un château, la porte d’entrée est immense et il y a des carreaux de toutes les couleurs, plein de bancs pour que tout le monde puisse s’asseoir. D’ailleurs il y a vraiment beaucoup de monde. Je me demande qui sont tous ces gens. Je reconnais ma tatie Sophie, c’est la soeur de papa, elle est comme papa mais en brune. Elle aussi elle a les yeux rouges. A côté y’a ma cousine Stéphanie, elle a des écouteurs sur les oreilles, comme d’habitude elle écoute pas les gens, je crois que ca l’ennuie. Et puis y’a mon tonton Fred, ce matin il a bien voulu jouer à l’avion avec moi, il est gentil mon tonton, depuis 4 jours ils dorment tous à la maison, c’est chouette on se croirait à Noel sauf qu’au lieu de rire et de parler fort, ils pleurent tous et parlent tout doucement comme quand on ne veut pas réveiller quelqu’un. Mamie aussi est assise sur notre banc, à côté de moi. Elle me dit souvent de me tenir tranquille parce que je me gratte. J’y peux rien moi si la robe elle me gratte fort, je lui avais dit. Et puis y’a maman  à côté de moi aussi, elle me serre la main très très fort et elle pleure. J’ose pas lui dire qu’elle me fait mal, j’ai peur qu’elle pleure encore plus après.
Je sais pas pourquoi elle pleure comme ça, elle a l’air très triste. C’est même pire que la fois où papy est parti au paradis. C’était très triste parce qu’on m’a expliqué que papy ne reviendrait plus jamais mais j’ai mis ma jolie robe de princesse bleue et on est allé dans une autre salle de bal, plus petite qu’ici. Il y avait plein de vieux monsieur qui parlaient fort et qui racontaient des histoires sur papy. Il y avait aussi un grand repas ou tout le monde riait en se souvenant des moments avec papy, même mamy elle souriait. Dans la voiture en rentrant, maman pleurait encore, elle a dit à papa que toute ces histoires sur son père c’était bien joli mais qu’il avait un autre côté et que maintenant qu’il était parti elle ne pourrait plus jamais lui dire ce qu’elle pensait de lui, et elle a pleuré encore plus. J’avais l’impression que ma maman ne s’était pas amusée aussi bien que moi. C’est dommage que ca arrive pas plus souvent des fêtes pour les gens qui vont au paradis. Ici c’est différent, il n’y a pas de vieux monsieurs, pas de robe de princesse, pas d’histoires, même mon papa il est pas là. C’est bête parce que lui il sait comment consoler maman. Mon tonton Fred m’a dit que mon papa était parti et puis c’était tout, il m’a pas dit où ni quand il allait revenir. Il ne devrait pas tarder à revenir, mon papa il ne part jamais sans me dire au revoir. Et puis je crois que mon papa veut me faire une grosse surprise pour mon anniversaire. Il m’a promis qu’il volerait comme un oiseau et que si je suis bien sage, il me ferait voler aussi. J’ai hâte mon anniversaire c’est mardi plus que trois fois dormir.
Le monsieur en robe a fini de parler, tout le monde se lève. Maman se lève aussi et elle marche vers le gros coffre en bois posé devant le monsieur en me tenant toujours la main trop serrée. Le gros coffre ressemble un peu au gros coffre dans lequel on avait mis papy. Sauf que papy c’était un beau coffre pour le paradis, il y avait plein de décoration dessus, il était presque rouge le coffre de papy. Ici, c’est un coffre presque blanc, il n’y a pas beaucoup de décoration, à mon avis c’est pas un coffre pour le paradis ça. Peut-être c’est le coffre du monsieur en robe. Maman est maintenant devant le coffre, elle prend un bâton et jette de l’eau sur le coffre puis elle pose sa main sur le coffre et elle l’embrasse en pleurant en même temps. Je comprends pas ce qui se passe, mais je vois que maman va pas bien et comme papa n’est pas là pour la consoler c’est à moi de le faire. Au moment où je m’avance pour le faire je sens la main de mamie sur mon épaule qui me retient. Du coup ça me gratte encore plus. Je me débats et je cours serrer fort les jambes de ma maman. Maman se relève, elle me voit, elle me prend dans ses bras, je peux enfin lui faire un gros bisou, et lui dire que ca va aller. J’entends maman murmurer «je t’aimerais toujours, à bientôt mon amour»  au coffre, je le regarde et je vois une photo de papa dessus. il est vraiment fort mon papa, il devait savoir qu’il ne pourrait pas être là alors il a mis sa photo sur le coffre qui rend maman très triste comme ça il peut quand même consoler maman.
Ma maman se dirige vers la sortie, de ses bras, je peux voir tatie Sophie qui manque de tomber devant le coffre, c’est tonton Fred qui la retient. Je suis contente qu’on sorte enfin, c’est pas drôle du tout comme endroit ici. Maman s’arrête devant la porte d’entrée, elle me dépose à côté d’elle, mamie la suit, puis tatie Sophie, Stéphanie et mon tonton Fred. On est tous les uns à côté des autres, on attend. Je sais pas ce qu’on attend mais on attend. Heureusement qu’il fait chaud et qu’il y a du soleil, sinon on aurait froid. Les autres gens commencent à sortir, certains pleurent, d’autres pas. Je reconnais le patron de papa et Serge l’ami de papa qui fait du football avec lui. Serge il s’accroupit devant moi et il me dit : «Dis donc princesse, il va falloir que tu sois forte maintenant et que tu prennes bien soin de ta maman, d’accord ?». Je ne réponds pas tout de suite, d’abord parce que les princesses c’est très fort, tout le monde le sait, ensuite parce que je ne comprends pas pourquoi moi je dois prendre soin de maman, c’est papa qui fait ça, pas moi. D’ailleurs, j’ai déjà entendu papa dire plein de fois à maman qu’il lui promettait de toujours prendre soin d’elle parce qu’elle est la femme de sa vie. Serge il ne le sait peut-être pas. Mais comme pour maman ce matin, je fais oui avec la tête pour pas le contrarier, ça a l’air d’être très important pour lui.
Tous les gens qui sortent, viennent nous serrer la main, certains nous disent : «Courage», d’autres «sincères condoléances», d’autres «nous sommes désolés pour votre perte». Je demande à maman ce qu’on a perdu, elle dit juste «pas maintenant mon poussin» et elle  me serre encore plus fort la main. C’est à ce moment là qu’une femme qui doit surement être une fée à cause de ses longs cheveux noirs et bleus et de ses grands yeux bleus me regarde et dit en inclinant la tête vers maman : «Oh ! la pauvre, elle est si jeune, la vie est tellement injuste. Et quel âge a-t-elle ?» «3 ans» répond maman. «bientôt 4» je m’empresse de corriger, la dame me regarde, elle se baisse vers moi et me caresse le visage et elle me dit «je suis désolée pour ton papa». Et puis elle se relève et serre la main de mamie à côté de moi, je demande à maman qui est cette femme, elle ne sait pas. Mamie non plus ne sait pas, personne de ma famille ne la connait ...ça se trouve c’est une fée qui est venue juste pour moi. Par contre je ne comprends pas pourquoi elle est désolée pour mon papa. Je monte dans la voiture de mon tonton Fred. maman est avec mamie et Sophie dans la voiture de papa, elles doivent encore faire une course. Nous on rentre à la maison.  Dans la voiture je demande à mon tonton pourquoi la fée elle était désolée pour mon papa, il ne répond pas tout de suite, il a l’air embêté. Je tire sur la manche de Stéphanie, elle retire ses écouteurs. Je lui demande alors pourquoi la fée elle était désolée pour mon papa. Elle pousse un long soupir, tourne la tête vers moi, plonge ses énormes yeux noirs dans les miens. D’un coup mon coeur bat très très fort. J’entends à peine tonton fred dire «non Stéphanie pas maintenant». Mais c’est déjà trop tard, elle a commencé à répondre à ma question «parce qu’il est mort ton papa et qu’il ne reviendra plus jamais, tu peux comprendre ça «Princesse»»."